L’inauguration des travaux s'est déroulée le 7 septembre. Il n’aura échappé à personne que le retard pris par les travaux correspond exactement au décalage du calendrier électoral. Ainsi le chantier se terminera bien trois mois avant les élections municipales.

La communication fait partie du mode de fonctionnement de notre démocratie tant qu’il existe un contenu sur lequel communiquer. En l’espèce le projet d’aménagement des berges n’a fait que s’étioler. Ce qu’il en reste dépasse les craintes exprimées par Participation Citoyenne l’année dernière.

La dimension lyonno-lyonnaise du projet est maintenue faute d’outils pour le rendre accessible aux autres habitants de l’agglomération : toujours pas de navette fluviale, et pas plus de navette bus dédiée, ou de renforcement de fréquence des bus et métro passant à proximité les week-end et vacances. Il faudra aux brondillans, villeurbannais, etc., prendre leur voiture pour venir bénéficier de la « voie verte » !

La fréquentation des berges en semaine est loin d’être garantie, faute d’une part d’activités sur les berges (malgré les demandes des lyonnais en ce sens) et d’autre part de raccordements avec les autres modes de déplacement. Un tel aménagement pour un usage exclusif le week-end parait démesuré. De plus la communauté urbaine perd une bonne occasion de véritablement initier des modes de placement différents de la voiture au centre ville et de concrétiser les quelques intentions du PDU.

Bien en peine de prendre l’ampleur nécessaire pour répondre à ces attentes, le projet s’est au contraire racorni. Ainsi le nombre de belvédères est finalement diminué par trois. Ceux qui se souviennent de l’enthousiasme des concepteurs pour ces derniers, chargés d’assurer « le lien entre le quai et les berges » s’étonneront.
Le lien lui-même paraît d’ailleurs complètement négligé. Ainsi comme expliquer la quasi absence d’accès pour les personnes handicapées ? Les pouvoirs publics ont-ils oublié la récente situation du métro où la personne en fauteuil roulant entrée à Bellecour ne pouvait sortir avant Bonnevay ?
Qui est donc destiné à utiliser ces berges puisque les toilettes publiques se feront rares et que rien n’est prévu pour les parents d’enfants en bas âge ?
Les différentes réunions de consultation menées à la Communauté urbaine ou sur la péniche firent remonter ces demandes. Où sont ceux qui devaient les entendre ?

Les berges du Rhône sont-elles destinées à être utilisées par les habitants de l’agglomération ou ne fournissent-elles que l’occasion d’une bonne communication préélectorale ? Un projet initialement estimé à 25 millions € - et qui aujourd’hui doit coûter 44 millions € - devrait davantage montrer son intérêt pour les habitants.