Archer Daniels Midland Company (ADM), Bayer CropScience AG et Daimler AG projettent d’explorer conjointement le potentiel de l’industrie du biodiesel à base de jatropha (Jatropha curcas L.. Un protocole d’accord a été signé en ce sens par les trois sociétés. Le jatropha, plante tropicale de la famille des Euphorbia, est considéré par les trois partenaires comme une alternative énergétique prometteuse pour la production de biodiesel. En effet, le biodiesel issu des cerneaux de noix de jatropha possède des propriétés analogues à celles des biocarburants à base de graines oléagineuses. Il se caractérise en outre par un équilibre positif en termes de CO2, contribuant ainsi à la protection de la couche d'ozone.
Avec ce projet, les sociétés ont pour ambition d’établir les normes de production et de qualité pour le biocarburant au jatropha. ADM gère de par le monde plusieurs raffineries de biodiesel. Bayer CropScience prévoit de concevoir et de déposer des herbicides, des insecticides et des fongicides pour lutter contre les parasites propres aux plants de jatropha. À la fin de l’année dernière, Daimler AG a achevé un vaste projet quinquennal qui a démontré que le jatropha pouvait être cultivé et produire du biodiesel de haute qualité. La société a testé et étudié ce biocarburant sur des véhicules et compte poursuivre l’étude des interactions entre le carburant et le moteur sur des véhicules alimentés au biodiesel de jatropha, utilisé pur ou en mélange avec d’autres carburants.
Le Dr. Peter Reimers, Directeur général de la division des Produits chimiques oléagineux européens d’ADM, a commenté ainsi la nouvelle : « En diversifiant l’approvisionnement mondial en énergie, nous renforçons la sécurité énergétique dans le monde et offrons à de nombreuses nations la capacité de produire des carburants à partir de leurs propres sources locales ». Le Dr. Rüdiger Scheitza, membre du Directoire de Bayer CropScience et Responsable de la Gestion de portefeuilles, a pour sa part formulé le commentaire suivant : « L’énergie est un besoin humain fondamental et indivisible. La production durable de jatropha, sans impact sur la production alimentaire, ne constitue pas seulement une option intéressante dans quelques domaines marginaux, elle peut tout fait devenir un nouvel élément essentiel des énergies renouvelables du futur ». Enfin, le Prof. Dr. Herbert Kohler, Vice-président de la division Véhicules et Motopropulsion, Groupe de Recherche et d’Ingénierie avancée, et Responsable en chef de l’Environnement de Daimler AG, a déclaré ce qui suit : « Les carburants de substitution s’inscrivent pleinement dans notre objectif de mobilité durable. Ces dernières années, nos activités de recherche ont, par exemple, démontré que le biodiesel de jatropha pouvait être produit dans les mêmes quantités que le biodiesel à base de graines oléagineuses. Il est donc temps, aujourd’hui, d’évaluer le potentiel commercial du biodiesel de jatropha ».
Jatropha – une matière première énergétique prometteuse
Le jatropha est une « plante sauvage », qui n’a jamais été cultivée de manière professionnelle. De récentes études démontrent que cette plante pourrait être cultivée sur une trentaine de millions d’hectares de terre, notamment en Amérique du Sud, en Afrique et dans certains pays asiatiques, comme la Chine, l’Inde ou l’Indonésie. Comme le jatropha peut être cultivé sur des terres arides, il n’entre nullement en compétition avec les terres réservées à la production alimentaire et constitue donc une source de revenus supplémentaires pour les agriculteurs.
Originaire d’Amérique centrale, le jatropha a été exporté en Afrique et en Asie par les navigateurs portugais lors de leurs voyages autour du monde. C’est une plante rustique, qui tolère bien les sécheresses et qui peut être cultivée dans des régions tropicales et subtropicales, voire sur des sols dégradés. Elle n’exige que très peu d’eau et d’engrais. De fait, la plante constitue une excellente source d’énergie renouvelable car elle renferme dans ses graines plus de 30 % d’huile. De plus, elle parvient très bien à prévenir l’érosion des sols générée par l’eau et/ou le vent. Enfin, le jatropha présente une durée de vie tout à fait économique, de 30 à 40 ans.
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Stéphanie Goutorbe
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