Le « i » de RMI aurait-il pu être le « i » de l’instruction plus que celui de l’intelligence ?
Le « i » de l’insertion que nos politiques téléguidées par nos économistes veulent faire glisser en « a » d’activité, pose la véritable question de notre société : un glissement de la place de l’individu dans la société vers celle d’une captation dans le travail, sachant que l’influence dominante quotidienne de nos vies n’est pas l’argent mais bien la notion de travail.

Le travail du latin tripalium signifie « instrument de torture » sous entendu le travailleur se soumet dans l’effort et s’efforce d’accepter cette soumission…Effort ? Donc celui qui se soumet mérite un salaire, celui qui se soumet à une idée, à un homme (dirigeant), à une entité (dominante) mérite une rémunération, un salaire, un logement, des allocations… en un mot mérite une représentation sociale. Inversement que dire de celui (ou celle) qui s’épanouit dans son activité, de celle (ou celui) qui développe une personnalité en cultivant son émancipation et sa liberté ? Mérite-t-il un salaire ? En général, notre société n’accepte pas les individus libres… On le constate le travail ne libère pas, plus encore le travail culpabilise implicitement celui qui ne travaille pas.
Le meilleur défenseur du CNPF (patronat français) devient dès lors la CGT (confédération générale du travail) !
On assiste ici encore à une opposition simpliste des travailleurs ou non travailleurs, des actifs avec les non-actifs… Pourquoi ? Car l’opposition binaire révèle le bénéfice ?
La vie d’un homme se résume-t-elle à un plan comptable actif-passif ? En observant le monde politique, je ne pense pas que l’instruction prédispose à l’intelligence. A mon sens, l’intelligence étant la capacité de s’adapter à…alors OUI au Revenu Minimum d’Intelligence.

Passons au « a », non le « a » d’activité, mais le « a » de Revenu Minimum d’Amour, de ce parfum de poésie minimum vital essentiel autant à l’enfant qu’à l’homme. L’amour se substituant au principe économique de l’activité, imaginons un instant un monde où la générosité, le don, la charité et la prévenance soit dominants. On assisterait alors à la course au SDF solitaire, à la recherche des malades délaissés, à la quête des handicapés disponibles, à l’élan vers les assoiffés et les affamés, au dialogue avec un vieux grabataire etc.… Imaginons donc ce monde avec cette demande croissante de pauvreté, de toutes les pauvretés alors il conviendrait dès lors d’augmenter l’offre des pauvres pour répondre à cette demande… Utopie ?
Il est toutefois curieux de remarquer que les pauvretés augmentent actuellement sans l’existence de notre monde où l’amour se substitue au principe économique, on peut donc penser que la pauvreté n’est pas dépendante de la loi de l’offre et de la demande. Si la logique tient dans le bénéfice, le gain et la victoire que ce soit dans les domaines économique, politique et sportif, il devient normal que l’individu ne s’émancipe pas. En effet, la vertu de l’économie réside dans le bien commun celle du politique dans le bien public et la véritable vertu du sport est bien le jeu… Ne nous trompons pas.
Alors oui au Revenu Minimum d’amour : le RMA.
Ni le RMI (d’intelligence), ni le RMA (d’amour) ne s’obtiennent, ne se gagnent où s’achètent…ils peuvent toutefois se perdre par manque d’humilité.
Sachant que le niveau minimum d’intelligence et le niveau minimum d’amour devraient conditionner l’accès à la fonction d’homme public (politique) ainsi qu’aux fonctions d’homme d’affaire (économie).
Ces RMI et RMA ne relèvent pas d’une utopie, plus concrètement si l’on passait nos hommes politiques ou économiques au crible de l’intelligence et de l’amour nous aurions sans doute quelques surprises. En quoi le pouvoir et la puissance s’opposent-ils à l’intelligence et à l’amour ?

Pour la vie, l’art et la poésie
Oui au Revenu Minimum d’Intelligence
Oui au Revenu Minimum d’Amour.

Philippe Moncorgé Mars 2004-03-27