POLITIQUE DE LA VILLE ET DIVERSITE CULTURELLE

LE DIVORCE PRONONCÉ PAR L’ÉTAT A LYON




Les associations concernées engagent des procédures

Les associations AWAL Grand-Lyon et la Compagnie Gertrude II ont décidé d’engager les procédures sur la base des dispositions de la loi n° 2000-231 du 12 avril 2000 relative à la relation entre les citoyens et leurs administrations pour faire valoir le principe de transparence concernant la décision du Préfet délégué à l’égalité des chances dans le Rhône ayant conduit à la suppression des subventions aux deux associations pour l’année 2009.



Les associations dénoncent les arguments douteux du Préfet délégué à l’égalité des chances

Cette initiative vise à obtenir officiellement les motifs de cette décision brutale et unilatérale de l’Etat dans le cadre du Contrat urbain de cohésion sociale. Les responsables des deux structures estimant en effet que les arguments entendus lors des entretiens avec le Préfet délégué concernant les actions artistiques et culturelles menées ne sont pas acceptables. L’insistance sur les contenus arabes et berbères de certaines actions, le soupçon systématique de communautarisme et l’amalgame avec le culte musulman nous conduit à formuler les réserves les plus fermes sur cette attitude de l’autorité de l’Etat dans une mission visant au traitement égalitaire de tous les citoyens.



L’Etat rompt avec son engagement contractuel dans la politique de la Ville

L’Etat prononce ainsi le divorce avec des actions culturelles et artistiques de promotion de la diversité engagées par des acteurs laïcs, ancrés localement, dont les actions connaissent l’audience et le succès et qui bénéficient encore du soutien des collectivités territoriales de Lyon, Vénissieux, Rillieux-la-Pape, Vaulx-en-Velin et de la Région Rhône-Alpes dans le cadre contractuel de la Politique de la Ville. Un divorce symbole d’une rupture avec la dynamique initiée par les politiques publiques au niveau national.



Une décision qui fait question auprès des habitants

Les habitants mobilisés et actifs au sein et autour des deux organismes sont saisis par une vive inquiétude concernant l’avenir du processus républicain d’intégration culturelle. Une forme de mépris inattendue de la part d’une autorité garante de l’égalité des chances. Les deux associations croient qu’il s’agit là d’une erreur historique face au mouvement contemporain du partage des cultures qui anime la France d’aujourd’hui.

Nous sommes définitivement résolus à développer toutes les sources créatives susceptibles de générer l’innovation culturelle et artistique indissociables du mieux vivre ensemble dans une société sereine et apaisée.



Nous attendons donc que les politiques publiques accompagnent ce mouvement irréversible qui permettra à chacun des citoyens d’être acteur de son temps.




Guillemette GROBON  
Directrice artistique de Gertrude II                                                           

Lahcène MESSAHLI                   Président AWAL Grand Lyon