Deux loups viennent d’être abattus sur le massif de Belledonne dans le cadre du protocole de tir ministériel et dans des conditions que la FRAPNA et sa fédération nationale France Nature Environnement jugent absolument scandaleuses.
Ces loups ont été tirés suite à des attaques occasionnant la perte de 21 brebis sur un gros troupeau (3500 brebis) transhumant sur ce massif.
Seuls deux chiens patous (qui représentent, avec la présence humaine, la clef de voûte de la prévention) assuraient la protection de cet énorme troupeau qui, de plus, était divisé en trois lots de pâturage.
Il est clair que le troupeau n’était pas suffisamment protégé, malgré les fonds conséquents alloués pour ce type de protection. Nous posons donc la question : à quoi sert cet argent ? Comment se fait-il que les autres troupeaux du massif n’enregistrent que peu ou pas d’attaques : seraient-ils, eux, correctement protégés ?
De plus, l'arrêté interministériel stipule expressément que le tir d'un loup suspend immédiatement les opérations de prélèvement. Dans le cas de Belledonne, de deux choses l'une : ou cette disposition a été délibérément ignorée, ou l'Etat a été incapable d'encadrer strictement les opérations de tirs.
Le résultat est là : ces tirs portent à quatre le nombre de loups abattus en Isère en deux ans dans le cadre du protocole (un tir le 2-9-05 en Valdaine, un autre le 27-10-04 dans le massif du Taillefer). Rappelons que, selon les suivis hivernaux, la meute présente sur le massif de Belledonne est passée de 8 à 3 individus suite à des actes de braconnage de notoriété publique. FNE et la FRAPNA posent donc la question suivante : le compte à rebours des loups isérois est-il commencé ?
Et que va-t-il se passer l’été prochain ? Tout porte à croire que le troupeau en question, étant insuffisamment protégé, connaîtra de nouvelles attaques. Cet alpage va-t-il se transformer en puit à loups ? C’est ce qui risque de se passer si le problème n’est pas traité, logiquement, à la source : en mettant en place les moyens de prévention nécessaires pour permettre une coexistence entre grands prédateurs et pastoralisme.
Contact presse :
FRAPNA ISère
Séverine Grosjean
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